NocturneS…
NocturneS…
Lorsque le doute est las de chercher la réponse
Dans les tréfonds maudits plantés de basses ronces
Lorsque les déchirures vives sont bleuies
Par la pénombre aride et froide de la nuit
Elle fuit…
Lorsque les sentiments ne sont plus qu’écorchures
Pantelantes, fanées sur les mornes ramures
Lorsque l’étreinte agrippe les affres de l’ennui
Et que rien ne bat plus autrement que sans bruit
Elle fuit…
Lorsque son cœur explose de rires complices
Dévorant d’un regard avide mes délices
Lorsque ses lèvres cachent un sourire d’envie
Affamé de baisers, s’offrant déjà séduit
Elle vit…
Lorsque l’aurore est si douce qu’elle s’irise
Des couleurs dérobées au soleil qui se brise
Lorsque le noir manteau de la lune qui luit
Recèle les variations déesses enfouies
Elle vit…
Et lorsque chaque rime est un lien de baptême
Arraché à la raison et ses anathèmes
Lorsque chaque portée s’écoule en poème
Et que le jour n’est plus qu’un épiphénomène
Elle aime…
« La parfaite raison fuit toute extrémité,
Et veut que l'on soit sage avec sobriété »
(Molière – le Misanthrope)
Décembre 2004